Genappe
La ministre Valérie Glatigny, en charge de l’aide à la jeunesse, rencontrait hier, à la réserve naturelle de Genappe, la centaine de jeunes des huit AMO de la FWB investis dans l’année citoyenne Solidarcité.
L’année citoyenne Solidarcité réunit des jeunes de 16 à 25
ans en décrochage, sans emploi, vulnérables, en perte de
repères et de sens. Les jeunes s’y inscrivent pour se reconstruire, définir un projet d’avenir: « Nous les prenons en charge, ils ne sont pas laissés au bord du chemin. Ils travaillent toute l’année au profit de la communauté. Cela leur permet de retrouver un biorythme. Sur l’année, ils participent à de 20 à 30 projets différents. Les tâches sont multiples. Les jeunes inscrits à Solidarcité reprennent une formation pour 70 % d’entre eux, 60 % sont mineurs d’âge », explique Luc Descamps, directeur de l’AMO (Service d’action en milieu ouvert) La Chaloupe, à Ottignies.
Huit antennes Solidarcité sont actives en Fédération Wallonie-Bruxelles, à Bruxelles, Liège, Namur, Charleroi ainsi qu’en Brabant wallon, à Jodoigne (AMO Jeun’Est), Braine-l’Alleud (AMO Color’Ados) et Ottignies (AMO La Chaloupe): « Elles ont l’habitude de se réunir quelques fois sur l’année par région », poursuit Luc Descamps.
Une fois par an, les jeunes des différentes antennes – une centaine de jeunes au total – se regroupent pour une action commune: « Nous les avons réunis durant trois jours à la réserve naturelle de Genappe, située sur le site de l’ancienne sucrerie. Le grand rassemblement se fait généralement ici. Le site offre la possibilité de réunir tout le monde », signale Patrick Van Laethem, directeur de Color’Ados.
«Le plaisir de prendre conscience que l’on a une valeur»
Les jeunes y font du défrichage pour sauver les plants d’orchidées, d’autres dégagent des sentiers, certains réalisent des fascines: « Le travail est chaque fois expliqué aux jeunes de manière à ce qu’ils se rendent compte que leur action a du sens », ajoute Luc Descamps.
La ministre Valérie Glatigny a dans ses compétences l’aide à la jeunesse et la jeunesse: « Le projet Solidarcité relève de ces deux compétences. Ce travail de raccrochage scolaire, social et professionnel est intéressant. Cela permet aux jeunes de développer un projet personnel, de se chercher une voie. On ressent ici le plaisir des jeunes de faire quelque chose d’utile, de prendre conscience qu’ils ont une valeur », a expliqué la ministre lors de sa visite, mardi après-midi, à la rencontre des jeunes réunis à Genappe.
Chacun de ces trois jeunes témoigne de son parcours qui l’a conduit à s’engager dans le projet Solidarcité.
– Grégory (Liège): « J’étais au CPAS, je ne m’en sortais pas. On m’a conseillé de rejoindre les jeunes volontaires de Solidarcité. J’y ai trouvé des gens prêts à m’aider, à me faire évoluer, à trouver ma voie. Maintenant, quand je me lève, j’ai quelque part où aller ».
– Maud (Ottignies): « Je suis sortie de mes humanités en juin. Je voulais faire du volontariat à l’étranger pour découvrir d’autres horizons. Avec le Covid, ce n’était pas possible. Le directeur de La Chaloupe est le papa d’une amie. Ma maman a pris contact et j’ai rejoint le groupe Solidarcité. On y fait des choses différentes tous les jours. J’ai fait de l’électricité. Ici, à la réserve naturelle, on déboise. Il règne un esprit d’équipe entre nous. C’est un travail manuel et social ».
– Thomas a intégré le projet Solidarcité Jodoigne il y a trois jours: « Je ne connaissais pas ce service. J’étais déscolarisé depuis plus d’un an. Quelqu’un a dit à ma mère qu’elle devait m’orienter vers Solidarcité, qu’il n’y avait aucun risque, que l’on pouvait faire confiance à ce projet qui fait un fameux boulot. Cela me plaît même si c’est compliqué au niveau du rythme. L’ambiance est différente qu’avec mes copains en rue mais je m’amuse bien. Ici, on n’est pas jugé, on est tous là pour le même problème. On bosse solide en équipe, c’est chouette! »
MICHEL DEMEESTER,M.Dem. (L’Avenir)